Rien à faire... |-Tom-|

Étant donné que je n'avais pas cours cette après-midi -cause de prof absent- et que je n'avais aucune envie de m'enfermer à l'hôtel ou dans un autre lieu sans connaissances, j'avais décidé d'aller avancer mes devoirs en salle d'étude. Je m'étais inscrit en cours supplémentaire d'approfondissement en langue, prenant comme choix la filière allemand-français-anglais-russe. Et là, j'avais donc un texte de russe à traduire. Une partie de plaisir --'.
Bref, j'arrivai en salle de perm, mon casque-écouteur sur la tête, la musique à fond. Samy Deluxe bien sure xD. À peine fus-je rentré qu'un jeune homme vint vers moi, sourire aux lèvres, pour me parler.

- Hey Tom!
*Comment il connait mon prénom c'ui là? oO*
- Heu.. ouais?
- T'es fière de ton frère?

*CRAK* mon coeur se brise. Bill....

- Pourquoi tu m'demandes ça?
- Du fait qu'il soit gay?
- Qu'est-c'que ça peut te foutre?

Énervé et sans l'écouter rappliquer, je le bousculai gentiment et m'enfonçai dans la salle. Je regardai un peu autour de moi. Il n'y avait pas grand monde.. Mes yeux tombèrent ensuite sur.. Bill. Je ravalai un cri de stupeur et partis directement dans le sens inverse, pour aller m'installer à l'opposé de mon jumeau. Je n'avais pas le courage de le voir ni de lui parler, pas après ce qu'il s'est passé hier..
Je soupirai, posai mon sac sur la table et m'assis, avachi, sur ma chaise. Je sortis mes affaires et me mis au travail, troublé, les pensées ailleurs. J'écoutai toujours ma musique, pour ne pas entendre le peu de monde parler.

Le bel androgyne entendit ce Thibaut prononcer le prénom de son frère. Aussitôt, il se retourna et pût voir son visage, malheureusement, il n'avait pas le courage de lui parler ou même lui adresser un sourire. Il se sentait tellement mal de ce qui s'était passé la dernière fois.
Cependant, ça ne l'empêchait absolument pas de faire taire ce petit con qui se mêlait de leur vie.

-Thibaut la ferme. Laisse le.
-En tout cas, il a l'air content de te voir.
-T'occupes!
-Il a honte de toi sûrement.

Bill baissa les yeux, il se sentait affreusement mal si soudainement. Le fait d'entendre ça lui brisait le coeur un peu plus mais il ne fallait pas qu'il laisse paraitre ses émotions. Dans un élan de fureur, il se leva et s'avança vers Thibaut. Il se pencha par dessus sa table et l'attrapa par le col de son sweet.

-Laisse moi tranquille maintenant! Tu m'emmerdes!

Thibaut se mit à rire, forcément, il ne craignait pas du tout l'androgyne mais tant pis, si ce dernier se laissait marcher dessus à chaque fois, il n'en finirait jamais.
Sur ces mots, Bill fit demi-tour et retourna s'assoir en jetant quand même un coup d'oeil à son double.

Je ne voulais rien entendre, ne rien voir. Et pourtant, malgré ma musique, j'entendis Bill partir vers ce Thibaut pour me.. soutenir? J'en sais trop rien et je m'en fous. Je ne veux pas le voir.. pas pour le moment.
Je soupirai et tentai de me mettre au travail pour ma traduction de russe. Je réussis à traduire les deux première phrase, mais ma concentration chutait tous les deux mots. Je n'arrivai pas à faire le vide, je pensais trop à mon double.
Je soupirai et finis par repousser mes affaires, gardant simplement mon bloc de feuilles devant moi. Je jouai avec mon stylo mécaniquement en soupirant une nouvelle fois. Puis sans savoir pourquoi, je me mis à écrire de l'allemand sur ma feuille blanche lignées.

In mir
Wird es langsam kalt
ri lang
Können wir beide hier noch sein

Bleib hier
die Schatten wollen mich holen
Doch wenn wir gehen
Dann gehen wir nur zu zweit

Du bist
Alles was ich bin
Und alles was durch meine Adern fließt
Immer werden wir uns tragen
Egal wohin wir fahren
Egal wie tief

Ich will da nicht allein sein
Lass uns gemeinsam
In die Nacht
Irgendwann wird es Zeit sein
Lass uns gemeinsam
In die Nacht.


In die Nacht.. une chanson que nous avions écrite ensemble, un mois avant notre séparation.
Mon coeur se resserra. "Immer werden wir uns tragen"... tu parles.. je foire TOUT, absolument TOUT, toutes nos promesses avec mes conneries..
Ánervé, j'arrachai la feuille et la froissai en boule pour ensuite la lancer en direction de la corbeille à papier un peu plus loin. Manque de bol, je visais à côté. Je soupirai encore et finis par m'affaller sur la table, tête entre mes bras repliés.

Bill avait reprit sa dissertation. Le sujet..? "Montrer qu'il peut y avoir de l'amour dans toutes les relations"...A croire que tout était contre eux* aujourd'hui. Le brun soupira profondément mais au moins, cet imbécile de Thibaut l'avait laissé tranquille. Son stylo crayonnait un peu partout sur sa feuille, dessinant des formes abstraites, ne signifiant absolument rien.
Et puis ne sachant pas d'où sa vient, une boule de papier attérit pas très loin de lui alors forcément, pensant que ça venait de Thibaut, Bill l'ouvra et y découvrit non seulement l'écriture de son double mais également un texte qu'ils avaient écris tous les deux.
Il se retourna brusquement et fronça légèrement les sourcils.

*Bordel..j'en ai marre de cette situation..*

Bill commença à se lever en rangeant ses affaires, les larmes aux yeux. Il repensait à tout ce qu'ils s'étaient passés depuis leur enfance, ils s'étaient toujours aimés, bien sur il y avait quelques disputes mais là..ce malaise rendait l'androgyne complètement fou.

-Tu vas où?
-La ferme!

Bill balança la feuille à la poubelle et s'avança vers la sortie mais Thibaut le rattrapa aussitôt pour le plaquer contre un mur, pas violemment pour autant.

-Parle aut..pourquoi tu pleures?
-J'pleure pas! Lâche moi..

Je redressai ma tête car ma musique c'était soudainement arrêtée. Je râlai silencieusement et me redressai en soupirant. Je tirai mon Ipod de ma poche.. plus de batterie. Super. J'enlevai donc mon casque et posai le tout à côté de mon sac.
C'est en tournant mon regard que je vis Bill, une feuille de papier froissées en main.. MA feuille de papier. Scheisse! Mes yeux s'ouvrir soudainement au maximum et mon coeur s'accéléra. Pourquoi fallait-il qu'il la lise? NONNNN!
Je me elvai rapidement dans le but d'aller lui arracher la feuille des mains, mais il fut plus rapide que moi. Il avait rangé ses affaires, jeté la feuille et était sortit, ayant l'air vraiment mal. Je me frappai mentalement, me prenant vraiment pour un pur crétin.
Je me mis à ranger mes affaires à mon tour, dans le but de retourner m'enfermer à l'hôtel et de me dire malade les jours suivants pour faire le point. Puis je mis mon sac sur une de mes épaules et me dirigeai vers la sortie.
C'est en relevant les yeux que je vis ce Thibaut qui m'avait interpelé avant plaquer mon frère contre un mur. Je m'arrêtai brusquement pour le regarder et c'est là que je vis le regard en larmes de Bill. Mais qu'est-c'que j'ai fait?
Je soupirai une nouvelle fois et me remis en marche. Je sortis de la salle d'étude et me dirigeai vers Bill et Thibaut, le visage neutre. J'haussai simplement la voix en parlant.

- Lâche-le!
- J'veux savoir c'qu'il a.
- Il a rien.. et si il avait besoin de toi, il te l'aurait fait savoir. Dégage!

Tibaut haussa les épaules et reporta son attention sur Bill qu'il n'avait pas lâché. L'énervement commençait à monter en moi. Alors j'attrapai son épaule et le tirait gentiment en arrière, sourcils froncés.

- J't'ai dit d'le laisser!
- Lâche-moi!
- Si tu le laisses tranquille!
- Causes toujours...

Et voilà, trop énervé pour me contenir, je le tirai plus fort, ce qui le fit lâcher prise. En colère à son tour, il me fit face et sans trop que j'en saches la raison, il m'envoya son poing dans le ventre. Je gémis légèrement, reculant d'un pas, et le fouroya du regard.

- Pauv' con!

Et paf.. il n'en fallut pas plus pour que je luis saute dessus et qu'une bagarre éclate.

Thibaut n'avait pas lâché Bill avant que Tom intervienne. Il lui avait simplement posé plusieurs questions auxquelles il n'avait évidemment pas répondu. L'androgyne n'était déjà pas du genre à s'afficher, raconter sa vie mais encore moins à des abrutis comme Thibaut.

-Allez..
-Non! Laisse moi bordel!

Mais Thibaut n'en faisait qu'à sa tête et appuya un peu plus ses mains contre les côtes du mannequin, autrefois brisées.
Heureusement, il lâcha prise quand son double intervint pour le défendre mais ça ne s'était pas si bien passé que ça, une bagarre s'était enclenchée. Bill qui n'était vraiment pas bagarreur ne sût comment sortir son frère de là mais il tenta quand même. C'est donc les yeux pleins de larmes qu'il se jeta sur Thibaut, le forçant à laisser son frère.

-Laisse le putin!
-T'occupes pas de ça toi!
-Putin mais..
-Casse toi!!

Thibaut se retourna violemment, envoyant valser Bill contre un mur puis retourna se battre avec l'ainé des Kaulitz. Les coups de poings étaient donnés dans tous les sens, le brun en avait vraiment marre mais ce n'est que quand le surveillant vit le mannequin en larmes près de la bagarre qu'il s'approcha rapidement.

Je n'avais su me contenir et ce n'est pas maintenant que j'allais m'arrêter. Cet imbécile de Thibaut méritait une bonne leçon, qu'il comprenne qu'il y avait un temps à tout, MERDE! Alors c'est aussi sans retenue que je le frappais un peu de partout, recevant également en retour les coups de mon adversaire.
Quand il repoussa Bill, il n'en fallut pas plus pour m'énerver d'avantage. Je me mis à hurler comme jamais.

- TOUCHES LE PLUS JAMAIS!

Et la bagarre reprit. Je sentais un filet de sang s'étendre en dessous de ma lèvre.
Heureusement -ou malheureusement, ça dépend comment on voit les choses- le surveillant passa dans le couloirs ne put que nous voir. Normal, avec le bouquant qu'on faisait..
Il arriva donc en courant et tenta d'abord de nous séparer par la parole en nous ordonnant d'arrêter. Manque de bol, ni Thibaut ni moi ne l'écouta. Alors il employa la manière forte et empoigna Thibaut qui était par dessus moi au sol et le tira violemment pour le redresser. Moi, je me remit rapidement debout, essuyant le sang qui s'écoulait de ma lèvre avec mon poignet. Je fusillai mon adversaire du regard, il fit de même.

- C'est quoi ça? On peut savoir?
- ...
- ...
- Thibaut, tu vas chez le directeur. Et toi kaulitz, tu y échappes pour cette fois, mais fais attention.

Il partit ensuite, suivi par Thibaut. Il fallait croire que ce n'était pas la première fois qu'il semait la merde celui là...
Agacé, je repris mon sac et sans un regrd pour Bill, je me remis en marche dans le but de rentrer. J'avais le coeur en miette ainsi que la lèvre et l'arcade en sang.

Je marchai assez rapidement, sentant des larmes de déchirement se mêler à celles de la colère. Mais je ne craquerai pas, j'ai déjà assez pleuré dans ma putin de vie, ça suffit comme ça! Mais malheureusement pour moi, mon double trouva comme bonne idée de me courser et de m'attraper le bras, me forçant à me retourner face à lui. J'avalai ma salive pour garder mes larmes là où elles étaient et je l'écoutai sans rien dire.. mais je ne pus contenir une forte réaction à la fin de ses paroles.

- NON! Non ça ne m'a pas suffit pour oublier! Pour oublier ce que je ressentais et ce que ça m'a causé...

Je reculai d'un pas, essuyant le sang qui s'écoulait avec abondance de mon arcade et de ma lèvre. Ce sale con de Thibaut m'avait salement amoché.
Je regardai Bill, les yeux rougis par la colère et les pleurs que je retenais. Ces larmes.. combien en avais-je déjà verser pour lui? Je n'en compte même plus le nombre.. je n'ai jamais autant pleuré pour quelqu'un... jamais.
Je reculai encore d'un pas. Mes pensées se bousculaient, trouvant un moyen de pouvoir partir m'exiler.. ou de partir tout court, quitter ce monde pour ne plus faire chier ce monde, ne plus faire chier Bill avec mes histoires et ne plus souffrir.

Ca ne lui avait pas suffit? Le brun sentait son coeur se déchirer en entendant ça. Certes, Tom avait des sentiments mais ça n'était pas une raison pour faire souffrir l'androgyne.

-Tu m'fais mal Tom..

Le brun baissa les yeux, essuyant ses dernières larmes d'un geste vif puis releva son regard pour le plonger dans celui de son frère. Au bout d'un petit moment de reflexion, il sortit un mouchoir de sa poche et essuya le sang qui coulait de son arcade puis de sa lèvre.

-C'que tu ressens..j'peux rien contre mais bordel, m'évite pas. C'est dur pour toi mais pour moi aussi. J'ai besoin de toi.

L'androgyne jeta le mouchoir dans une poubelle un peu plus loin puis posa ses mains sur le visage de son frère. Il ne voulait surtout pas lui faire de mal, intérieurement mais il avait besoin de le sentir près de lui, ne serait-ce qu'une dernière fois avant que son double fuit, s'il en avait l'intention.

-Tom...J't'en prie.. me laisse pas.

- J'suis désolé...

Je ne voulais pas lui faire du mal, et si je lui en faisait, c'était involontaire.. involontaire tout comme le fait qu'il me faisait du mal sans le savoir. Tout menaçait de sortir.. toute cette souffrance que je gardais enfouie depuis si longtemps, cette souffrance que mon père m'avait apportée à cause de mes sentiments.. Tout allait finir par être révélé si Bill continuais comme ça.
Quand il essuya mon sang, je murmurai faiblement son prénom. Le sentir prêt de moi m'étais maintenant insupportable à tenir. Insupportable dans le sens où je ne voulais qu'une chose et que cette chose était impossible. Alors, la souffrance était au rendez-vous.
Je le laissai parler sans rien dire, les larmes toujours tremblants aux bords de mes yeux rougis. Je savais qu'il n'y pouvait rien et moi aussi j'avais besoin de lui, plus que tout au monde. Mais cela devenait si dure é gérer.

- Jamais j'aurai du te l'avouer.. ça aurait rien changé pour toi.. j'voulais pas te faire du mal avec ça..

Tout n'avait été que murmure, je n'étais pas sure qu'il m'aie même entendu. Tête baissée, la bouche légèrement entrouverte et les yeux grands ouverts, je ressemblait à un mort-vivant.

- Tu sais pas.. tu sais rien.. oh non tu sais pas..

Je refermai ma bouche, conscient que j'en avais trop dit. Mais merde Tom, tu peux pas te la fermer de temps en temps?
Je soupirai et allait poser mon dos contre le mur pour me laisser tomber assis. Je ne voyais plus rien, trop de larmes brouillaient ma vue. Mais je ne pleurerai pas, c'était finit les pleurs pour lui.. stop..

- Je sais qu'on est jumeau.. tu ne m'apprends rien. Mais je te demande rien.. je dois.. oublier.. c'est tout..

Oublier.. facile à dire Tom. Ca fait plus de trois ans que tu essayes d'oublier!
Je soupirai, conscient que rien n'avancera de toute manière. J'étais bloqué dans un cercle vicieux et comme un con, j'avais emmené Bill dans ma galère. Je remporte le prix des abrutis... --'
Ces dernières paroles me cassèrent d'autant plus mon coeur meurtri. Je savais qu'il n'y avait plus de dialogue entre lui et moi.. mais si il savait ce que j'avais vécu alors que lui, il ne souffrait que de mon absence. Tout avait été si différent pour moi..
Je ne parvins pas à répondre quoi que ce soit. Tête baissée, jambes repliées avec mes bras par dessus mes genoux, je me sentais encore plus mal qu'avant. Et Bill en plus s'éloigna. Quelle joie... youpiiiie...

- Bill.. attends..

Je n'avais rien contrôler.. ma bouche avait parlé sans mon accord. Et sans savoir pourquoi, les mots finir par sortir tous seuls, quand je sentis que l'attention de Bill était à nouveau portée sur moi.

- Papa m'a hurlé de te le dire... comment voulait-il que je te dise à quel point.. j'ai souffert sous ses coups et ses insultes?

Je soupirai. Une larme roula sur ma joue sans que je m'en aperçoive.

- Je.. quand je suis arrivé chez lui. tu me manquais mais le reste.. ça allait.. p'is sans savoir comment, il a apprit ce que.. je ressentais pour toi.. c'est après que j'ai comprit que.. que papa est un homophobe.. et.. à partir de là j'ai morfler, tu n'imagines même pas..

J'avais tellement honte de ce que j'étais entrain de dire.. honte de mon père, honte de ce que j'avais reçut de sa part.. honte de mon passé. Une autre larme coula.

- Avec le temps.. mon corps ne ressentait même plus les coups que papa lui portait.. mon coeur ne se crispait plus en l'entendant me traiter de tous les noms... je.. j'étais devenu insensible.. je ne savais même plus pleurer. J'ai tellement souffert... et malgré le temps, malgré la souffrance.. j'ai pas réussis à t'oublier, à oublier ce que je ressentais.. et heureusement que papa m'a laissé quitter la maison.. mais.. il a vite sut que je t'avais retrouvé.. et il est venu.. la suite.. tu la connais..

Honteux je fermai les yeux, essuyant mes quelques larmes avec mon poignet. Mon coeur n'existait plus, complètement submergé par mes sentiments, ma honte, ma crainte, mon envie, mes rêves.. ma souffrance.
Je resserrai mes jambes contre mon torse et nichai ma tête entre mes bras pour soupirer longuement, retenant de nouvelles larmes.

- Si maintenant tu ne comprends toujours pas pourquoi j'ai changé.. désolé.. je ne peux plus t'aider à comprendre..

J'entendis à peine son "J'suis désolé", étant trop plongé dans mon passé, celui sur lequel j'avais posé un voile noir que je venais de retirer pour Bill, pour le laisser me regarder réellement, comme j'étais à présent. C'était une vague de souffrance qui me submergea. Cette vague qui s'était créé petit à petit au fond de mon être, quand je me retenais de pleurer et affrontais la violence de mon père. J'étais dans une transe que j'avais créé de mes mains.. et je n'entendais presque rien des paroles de Bill.
La seule chose que j'entendis bien, comme par hasard, fut son "Tu n'avais qu'à tout me dire..". Je redressai ma tête pour poser mes yeux noyés de larmes sur son visage angélique. Attends.. j'ai souffert, j'ai voulu lui éviter ce que j'avais vécu, l'éloigner au possible de notre père et voilà qu'il me reproche de n'avoir rien dit? C'est la meilleure...

- Pfff...

C'est tout ce que je parvins à dire.
Quand il me prit la main, je me crispai de tout mon corps.Après m'être remémoré le passé, avoir tout revécu une seconde fois, c'était normal que n'importe quel contact physique me fasse soit-disant mal et me fasse peur. J'avais envie de lui dire de ne pas me toucher, mais je m'en retins. Mon cas était déjà assez agravé comme ça.
Je le laissai donc faire ce qu'il voulait de moi, il m'aurait frapper je n'aurai rien dit, rien fait. Puis je soupirai lentement en entendant la dernière phrase de mon double. J'étais tout pour lui.. c'était réciproque. Je vivais pour lui, je respirai pour lui, toutes mes pensées étaient dirigées vers lui.. je l'aimais simplement. Et ça par contre, c'était un sens unique..

- Pour moi aussi Billou..

Le sentir ainsi contre moi m'apaisait énormément. Déjà parce que c'était lui* et que ça me rassure à chaque fois de le savoir près de moi, mais aussi parce qu'il ne fuit pas face à la vérité comme certain. Vous en connaissez beaucoup vous qui, si leur frère ou soeur leur dit qu'il/elle l'aime, reste et vient même se blottir contre cette personne? Nada..
Je soupirai doucement, longuement, sentant mes larmes rester aux bords de mes yeux. Elles ne lâchent pas prise.. moi non plus, je ne pleurerai pas! Je lutterai jusqu'au bout, je me suis juré de ne plus pleurer pour mon passé. C'est finit, je dois passer à autre chose.
Je posais ma main dans le dos de mon jumeau pour le lui caresser doucement, la main légèrement tremblante. Je rouvris mes yeux et le regardais, notant moi aussi au passage le regard surpris de quelques étudiants. Mais cela me passa par dessus, il n'y avait que lui* qui comptait.

- Je te demande rien.. c'est à moi de faire quelque chose pour oublier tout ça et te prendre simplement pour mon frère..

Cela me fit mal de me dire cela, mais c'était la pure vérité. Il n'y avait que moi qui pouvait changer les choses [Mais non voyons, Bill peu changer, n'est-ce pas Cindy? *CHBAF* --']. Je baissai la tête, les yeux à moitié refermés.

- J'suis désolé.. j't'entraîne dans mes problèmes alors que tu mérites pas ça.

Je réussis à ravaler mes larmes et mes yeux se séchèrent peu à peu. J'avais prit le dessus à force de me battre, et je ne manque pas de dire que je suis fière de moi *CHBAF* Oui bon okay...
Étant donné que je n'avais plus besoin de retenir mes pleurs, je réussis à esquisser un petit sourire en entendant la remarque de mon frère. Le grand dragueur.. c'est vrai que je me fais une réputation de coureur de jupons, ce que je suis. Mais bien sure, si j'agis comme ça, c'est pour une bonne raison, raison que Bill connait heureusement [je t'explique Cindy XD].

-Tu sais bien que c'est pour l*'oublier que j'agis comme ça. Mais rien n'empêche que...

Je suspendis ma voix pour éviter de dire "que je sois amoureux de toi" mais simplement le lui faire comprendre par l'intonation de ma voix.
Je sentais la tension qui se créait entre lui et moi et cela m'était insupportable. Je maintiens: j'aurai du me taire et ne rien lui avouer --' R'gardez-moi dans quel état on se trouve, autant lui que moi, pitoyable.. par ma faute.

- C'est toi qui a décidé le fait que je t'aime différemment? Bill.. c'est seulement moi la cause de mon mal-être, pas toi.

- Bill...

Première tentative pour le couper dans son élan de culpabilité mais grand échec: mon petit frère continua à énoncer tous ses "si...". Je soupirai. Non mais franchement tête d'hérisson, avec des "si" partout tu refait le monde! Et ça c'est pas possible. Le monde est tel qu'il est et il faut faire avec. Je t'aime comme tu es, pas besoin de culpabiliser.
Agacé de le voir se rabaisser de la sorte, j'haussai un peu plus ma voix pour l'interrompre enfin dans sa lancée de "défauts".

- BILL! À t'entendre on croirait que tu es le pire homme qui existe sur terre! Et tu sais que ce n'est pas vrai! C'est tout ce que tu viens d'énumérer qui fait ce que tu es et qui fait que je t'aime pour toi et seulement toi. Alors arrêtes.. s'il te plait. Te rabaisses pas comme ça.

Je lui souris, un souris microscopique. Je ne pouvais pas vraiment faire plus étant donné la situation de mal-être qui régnait.
Je savais que Bill avait de la peine à ne pas se dire fautif. Il était tout le temps entrain de se mettre au plus bas, de se rabaisser alors que c'était une personne formidable, une personne qui plait et que beaucoup aimerait mieux connaitre. Et moi, je le connais bien assez pour dire que c'est un être en or.

Ouais, Bill n'a décidément pas changé du tout. Toujours à se croire fautif et à se rabaisser au possible. Je déteste ça. Il est simplement une personne parfaite! Bon bien sure il a ses défauts, comme tout le monde. Mais il représente la perfection à mes yeux. Doux, gentil, attentionné, à l'écoute, généreux, drôle, battant, persévérant... il a toutes les qualités possibles mon p'tit frère!
Je soupirai, exaspéré. Je me retenais de l'envoyer balader juste pour lui faire enfin comprendre qu'il n'avait rien à se reprocher. Mais je me dis que la "violence" n'avait rien à faire maintenant. Autant lui que moi sommes assez désemparé comme ça, inutile d'en rajouter une couche.
Je jouais donc la carte de la tendresse. J'en avais besoin et Bill aussi. Alors je décollais mon dos du mur pour me rapprocher un tout petit peu de mon jumeau. Je posai ma main dans son dos pour doucement le lui caresser puis j'allais déposer un petit baiser sur sa joue.

- Billou.. on parle d'autre chose d'accord?

C'était mieux ainsi. Marre qu'on se fasse du mal comme ça par le biais d'une "simple" conversation --'.
Je me forçai à lui sourire un minimum, sans arrêter mes caresse du côté de son dos. Je le regardai, sentant mon coeur se serrer sans trop savoir pourquoi. Surement le fait de me rendre compte que Bill est mon double, du physique au sang, en passant par un minimum du caractère...