Pas jumeaux pour rien... >> Billou <<

*DING DANG DONNNG*

Fiouf, je croyais que ce mercredi matin ne finirait jamais. Les cours furent d'un ennui. faut dire qu'avec deux heures de français et deux d'histoire, j'étais servi --'. Enfin bref, le sourire revient! La cloche de fin de cours a retentit, tout le monde se précipite en dehors des salles de cours après avoir rangé ses affaires, moi y compris. Seulement, au moment oÙ j'allais passer le pas de la porte, mon prof me rappella à l'ordre. Je m'arrêtai subitement et me retournai sans grande envie.

- Quoi?

Déjà ça, ça ne plait pas à mon prof d'histoire qui est un vieux shnok, s'habillant toujours en "costard", avec des lunettes large comme un mur de béton, ses quelques cheveux grisonnant coiffés en arrière et ses manière de gentleman. Il m'agace avec ses bonnes manières de "Bonjour Monsieur, Au revoir Monsieur, Merci Monsieur, ..". Avec sa sale tête, ça me donne pas du tout envie d'être poli.

- Hum...

Oui bon d'accord, ça lui a pas plut mon "Quoi?", pour changer. Je levai les yeux au ciel et fis un tout petit effort, un sourire forcé sur le visage.

- Vous désirez.. Monsieur?
- C'est mieux.., répondit-il en me fixant de son regard sadique. Je tenais à vous dire que j'aimerais vous voir participer en cours.

Faut dire que l'histoire m'assomme tellement qu'à chaque cours je m'endors sur mon pupitre. Pas ma faute si je suis en fond de salle et que le prof est inintéressant. Bref, je souris encore faussement et lui accorde son propos.

- Je ferai un effort, promis.
- Très bien.. au revoir.
- 'r'voir...

Et sans attendre, je me précipite dans le couloir, soulagé d'enfin m'éloigner de ce prof.
Je ne fis que quelque pas dans les couloirs pour ensuite être abordé par un jeune homme qui me tendit un mini-journal, le journal hebdomadaire du lycée. Je le remercie et, tout en me dirigeant vers mon casier, je feuillete le journal à ragots. Je trouve toujours les informations données hyper tordantes. Il faut dire que certains élèves sont vraiment nuls pour faire des conneries pouvant paraître dans cette feuille de salade.
Enfin, je le lisais donc en diagonale quand soudain, une série de photo me choquèrent. Je m'arrêtai net, les yeux grands ouverts. Je reconnus directement ce jeune homme: fin, grand, habillé de vêtements plutôt serrés, maquillé, les cheveux noirs à mèches blondes dressés comme un hérisson... c'était mon frère. Mon frère entrain d'embrasser un prof.

*C'est quoi ça...?*

Je dus rapidement lire l'article pour me rendre compte qu'il s'agissait bel et bien de BIll. Et ce fut une vague de déception et d'agacement qui naquit en moi. Décidé, je m'empressai d'aller vers mon casier pour poser une partie de mes affaires et en prendre d'autre, puis je sortis du lycée pour me rendre, d'un pas rapide, chez mon double. Je mis une dizaine de minutes avant de me retrouver face à la porte que j'allais ouvrir.. mais je réfléchis quelques instants. Alors comme ça, mon frère jouait le rôle de l'aguicheur qui court de gauche à droite alors qu'il m'a toujours dit souhaiter une vraie relation? Pfff.. il se plaint que je lui cache des choses et que je lui mens, il ne fait pas mieux. On est pas jumeaux pour rien.. on se ressemble jusqu'au mensonge...
Je soupirai longuement et entrai sans frapper, sans sonner. Je claquai machinalement la porte pour la refermer et, tout en posant mon sac au sol dans l'entrée, j'appelai mon frère d'une voix calme. Je ne voulais pas me disputer avec lui.. ou si cela arrivait, pas tout de suite.

- BILL?

Bill fit rapidement son apparition, ce qui eut pour conséquence de ne pas me faire languir, tant mieux. Quand il descendit les escaliers quatre à quatre, je ne pus m'empêcher de lui sourire franchement. C'était comme ça, même si j'étais énervé contre lui, cela me faisait tellement de bien de voir son visage d'ange, de voir MON ange, celui pour qui je vis chaque seconde de ma misérable vie.
Quand il me serra dans ses bras, je grimaçai très légèrement: il avait un peu appuyé sur ma fraiche blessure au bras. Mais bon, je ne me plains pas, je n'en avais l'envie ni la motivation.

- Pourtant j'ai pas séché, rigolai-je. Ca peut aller.. et toi?

Je le détaillai du regard et remarquai bien qu'il avait l'air un peu stressé. Il n'était pas du genre à tout faire à la va-vite comme ça. Ce comportement me surprenais. Je le suivis, souriant toujours un peu. Je lui répondis un "Ca va bien, merci" quand il me proposai à boire. Je glissais mes mains dans mes poches sans le lâcher du regard et, toujours souriant, je lui demandai simplement:

- T'as l'air stressé.. j'me trompe?

Rares étaient les fois où je me trompais quant à mon frère. Et c'était réciproque, Bill ne se trompait presque jamais non plus. C'était comme ça, on était jumeaux, on s'aimait et on connaissait l'autre par coeur, mieux que nous-même.
Je lui souris gentiment, tripotant nerveusement le journal du lycée qui était plié au fond de ma poche. Comment allais-je aborder le sujet? C'était tellement délicat.. je ne voulais pas m'énerver et créer encore une dispute avec mon double. Mais j'étais tellement sur les nerfs, tellement dans l'incompréhension de ce nouveau comportement de son côté que je ne pouvais pas fermer les yeux sur cette histoire et faire comme si de rien n'était.
Je soupirai doucement et finis par me décider. Effaçant mon sourire, je tirai le journal à ragot de ma poche. Il était déjà ouvert sur la bonne page. Je le lançai sur le bord du canapé, devant les yeux de Bill. Je remis mes mains dans mes poches et dis d'une voix très calme, très posée:

- J'ai pas envie de m'engueuler avec toi.. mais j'aimerais que tu m'explique parce que à, je te reconnais plus. Pourquoi t'agis comme ça soudainement, toi le garçon timide, toi qui avait si peur de s'engager et qui n'attendait qu'une relation sérieuse?

Je n'avais pas parlé brusquement pour la raison que j'avais citée à Bill. Je n'avais aucune envie de me disputer avec lui maintenant.. on avait eut notre quota d'engueulades pour des années...

-Crois pas que j'voulais pas t'en parler, mais j'me sens assez mal comme ça.

Je savais ce que c'était, se sentir mal au point de ne pas oser parler de ses problèmes à son frère jumeau. C'est ce qui m'est arrivé également.. peut-être un peu en pire quand même, car si on compare les deux raisons de nos mal-être, la mienne était tout de même un poil plus "hard" on va dire...
Je ne lâchai pas mon frère du regard, écoutant ses justifications avec attention. Je sentais qu'au fond de moi, la colère tentait de prendre part en mon corps. Elle essayait une nouvelle fois de me maitriser et de créer une dispute interminable avec mon frère. Mais cette fois-ci, elle ne m'aura pas. Je vais garder mon calme et parler tranquillement avec lui.
Les propos de Bill me choquèrent tout de même un peu. J'avais tellement l'habitude de le voir sous un autre angle que ce brusque changement de comportement me dépassait complètement. Je ne savais plus comment voir les choses, comment les interpréter. J'avais peur.. peur que Bill me mente, peur qu'il lui arrive quelque chose, peur.. de le perdre. Peur de perdre le Billou que j'ai toujours connu, mon frère, ma moitié, mon sang, mon coeur.
Un silence prit place à la fin des paroles de mon double. Moi, je ravalais ma colère, la laissant se paitre dans un coin de mon corps. Je l'entendais grogner et tenter une approche, mais je la refoulai. Je serrai légèrement mes poing dans mes poches et pris une légère inspiration avant de briser le silence et de parler, la voix claire et calme.

- C'est pas ce que tu as fait que je te reproche. Tu fais c'que tu veux, j'ai pas à te dicter ta vie. Si tu veux embrasser un prof, je te retiens pas.

Déjà là, ces phrases, j'avais eu de la peine à les prononcer. En effet, je ne pouvais pas imposer un choix de vie à mon frère. Mais le savoir ainsi, courant après d'autres hommes pour gouter à leurs baisers me rendait malade et horriblement jaloux. Pourtant, je prenais sur moi et souffrais en silence.
Je repris la parole seulement après m'être calmé un maximum pour être sure de ne pas partir en vrille.

- Ce qui m'agace, c'est que tu n'arrêtes pas de me reprocher le fait que j'aie changé et que je ne te dise plus tout, comme avant. J'm'en suis voulu après ce que tu m'as fit, je m'en veux encore. Et maintenant.. je me rend compte que toi aussi tu as changé. J'te reconnais plus.. t'es plus le frère que j'ai connu et aimé pendant tant d'années. T'es comme un.. étranger.

Ca me faisait mal de lui dire ça, mais c'était la pure vérité. C'était comme si je découvrais quelqu'un que je ne connaissais pas du tout.
Sans vraiment m'en rendre compte, je baissais la tête et en rajoutai une dernière couche, la voix plus faible.

- Tu me dis plus rien non plus.. tu peux dire ce que tu veux BIll.. mais là, c'est comme si on était plus jumeaux..

- J'vois pas pourquoi moi j'me confierais alors que toi tu ne me dis rien. [ ...] Toi, ton bras en sang, ton père, rien..tu m'as rien dis alors me fait pas de reproches s'il te plait, t'es mal placé.
- Pardon?

C'était sortit tout seul. Mes yeux s'ouvrirent plus grand à l'entente de cette phrase. Attends.. il ose comparer ses erreurs aux miennes? Wouak, alors ça, ça m'a pas plut.. J'essaye de me contenir malgré tout, mais ça devient dure. Bill s'enfonce de plus en plus, faisant hurler mon coeur de douleur de plus en plus fort.
Je fus obligé de serrer un peu plus mes poings au fond de mes poches pour m'empêcher de parler, de crier même. Je me retenais au maximum, car je voulais éviter à tout prit une nouvelle engueulade. Bill allait déjà assez mal comme ça.. Mais malgré tous mes efforts pour me contenir, mes paroles s'échappèrent entre mes dents serrées, sifflant comme un vent lors d'un mauvais orage.

- J'crois que toi tu es mal placé pour comparer tes problèmes aux miens.

*Merde...*

Je me mordis la lèvre. Une nouvelle fois, c'était sortit tout seul.
Et pourtant, Bill n'avait pas l'air d'être plus touché que ça. Ou si il l'était, il jouait très bien la comédie. Il s'était donc avancé vers moi pour poser sa main sur ma joue, me l'embrassant doucement par la même occasion. Il m'étonnera toujours...
Malgré ses gestes attentionnés, je bouillais de l'intérieur et je savais que ça n'allait pas tarder à éclater. Faut pas abuser non plus, je fais des efforts depuis mon arrivée pour me contenir --' Quand c'est trop, c'est trop.
Et une fois de plus, je ne me contrôlai pas. Je reculai d'un pas suite aux paroles de mon reflet, le regardant en fronçant les sourcils. Je soufflai d'exaspération et lançai un:

- C'est ça ouais...

Puis je me dirigeai vers la porte d'entrée pour sortie, claquant la "planche" de bois au passage. Puis je marchai dans les rues, la marche normale mais énervée. Pour me calmer, car oui, si je ne faisais rien, j'allais crier en pleine rue, je sortis mon paquet de cigarettes pour en sortir une et l'allumer avec mon briquet avant de me mettre à la fumer tranquillement. Le stress et l'énervement s'évanouir doucement.

J'ai marché, marché, marché, marché... marché sans trop savoir où je me rendais, sans trop compter le temps qui s'écoulait. J'en étais surement à ma quatrième cigarette. Le regard dans le vide, ma marche s'était ralentie sous l'effet de la nuit tombante. Nous sommes au mois de mai, le soleil se couche plus tard maintenant. Cela faisait donc un moment que je vagabondais dans les rues de la ville, sans but précis, juste en me remémorant cette mini-dispute, ces choses carrément dégueulasses que j'avais dites à mon double et les dernières paroles qu'il m'avait lancées alors que je partais.

-Tes problèmes sont plus importants sans doute, alors pourquoi tu viens m'emmerder pour un baiser? C'est parce que c'est un prof que ça t'choque? C'est mon ami avant tout... Et si tu m'faisais une scène à chaque fois que j'embrassais un garçon, on serait mal barré hein..

Qu'il l'admette ou non,il avait changé. Si il avait été une fille et qu'on avait entendu sa dernière phrase, on aurait pu le traiter de salope, de pétasse.. enfin des noms vulgaires dans ce genre. Et ça, ça m'faisait mal.
La nuit était maintenant complètement tombée. Je descendit les manches de mon sweat au maximum et me dirigeai lentement en direction de la plage, hors de la ville. Là, le ciel était totalement découvert, sans aucun nuage, laissant ainsi la pâle lueur des étoiles se déverser sur la surface de l'eau. Je m'arrêtai, fixant l'horizon. La vue était superbe avec cette pleine lune juste au dessus de la ligne d'horizon avec ces quelques vagues qui déformaient la mer.
Je restais un moment sans bouger. À un moment, je sentis mon portable vibrer au fond d'une des poches de mon jean. Un message. Mais je ne voulais pas savoir de quoi il s'agissait. J'en avais marre, marre de tout. Je me laissai mollement tomber sur le sable fin et froid pour m'allonger sur le dos, jambes repliées, regard fixé sur la pluie d'étoiles qui s'offraient à moi.
Combien de temps encore étais-je resté là, à ne rien faire, allongé sur la plage totalement déserte alors qu'il faisait nuit noire? Je ne sais pas.. tout ce que je sais, c'est que, quand je pris mon portable en main, l'horloge affichait 00h13. Ouais, j'avais longuement trainé...
Je soupirai doucement et déverrouillai mon clavier pour voir que le message revenu provenait du portable de Bill. Je ne pris pas le temps de le lire et me mis à rédiger un simple sms à l'égard de mon double.

Code:

Comment on a fait pour en arriver là toi et moi..?

Je relus mon message et l'envoyai à mon frère. Par la suite, je posai mon téléphone sur mon ventre et me remis à fixer les étoiles. Elles étaient si belles, si scintillantes.. elles semblaient même me sourire. Je ne sais pas si ce fut à cause de la fatigue, de l'agacement ou de la souffrance.. mais je sentis doucement que quelques larmes se formaient dans mes yeux noirs pour ensuite laisser une longue traînée mouillée sur ma joue..

Ce message. Tom osait demander ça alors que l'androgyne venait de tenter de se justifier. De plus, vu l'heure qu'il était, Bill venait d'être sortit des bras de Morphée à cause de son vibreur plutôt bruyant. Il soupira profondément en sortant de ses couvertures puis se leva pour aller l'attraper lourdement et avec agacement. Il ferma les yeux un instant, remontant les couvertures sur son frêle corps, puis les réouvrit pour lire ce message.
Comment ils ont fait pour en arriver là? Pff, Bill n'avait qu'une envie, exploser son téléphone et frapper dans n'importe quoi.. Il n'en pouvait plus, il ne tenait plus. La vie l'insupportait, lui qui était si heureux avant.

Code:

Tu m'reveilles pour ça? Laisse moi Tom, t'a qu'à réfléchir à ton attitude. J'en ai marre que tu me mettes tout sur le dos alors que là, j'ai rien à me repprocher. Pense c'que tu veux de moi, j'suis plus à ça près. Salut.

Pas de "Je t'aime". Rien. Bill était froid et il en était conscient. Après tout, son double lui avait lui-même dis qu'il était gentil. Dougie ne cessait de lui répéter qu'il l'était beaucoup trop. Le mannequin voulait changer, en bien ou en mal il s'en foutait. S'il devait passer dans tous les lits, il le ferait, s'il devait commencer à devenir arrogant, il le ferait. Même un garçon irréprochable se fait reprendre, Bill ne supporte plus cette situation, lui qui pensait que les gentils étaient appréciés il s'était trompé...Le brun avait passé sa vie dans les moqueries, il était temps que ça s'arrête et qu'il cesse de se laisser marcher sur les pieds comme ça.

L'androgyne posa son téléphone près de lui, au cas où ça vibrerait à nouveau, il ne serait pas reveillé ou alors, en douceur et il serait peut-être moins froid. Il soupira profondément, se sentant complètement con d'avoir répondu comme ça mais il n'avait rien fais pour mériter ça. Juste un baiser...

J'étais entrain de m'assoupir. Mes yeux qui fixaient la "voie lactée" se faisaient lourd et se fermèrent doucement. La fatigue me prenait, rejoignant la colère et la souffrance pour une chorale bien terne. Tout se mélangeait en moi, j'étais à bout.
Alors que j'étais à mi-chemin entre la réalité et le rêve, mon portable vibra sur mon ventre, me sortant de mon assoupissement. Je soupirai et pris mon portable en main pour lire le message de Bill. Message qui me fit extrêmement de peine. Tellement de peine quelle se transforma en haine. Plus qu'en colère contre mon double, je me relevai et, sous le coup de l'énervement, je balançai mon portable devant moi, ce qui le fit atterrir au large, dans l'eau. Quel boulet --'.
Ce fut un souffle d'énervement qui s'échappa de ma bouche. Par la suite, je ne sais pas trop pourquoi l'envie stupide d'aller récupérer mon portable au fond de l'eau alors qu'il fait nuit me prit mais voilà.. je m'avançai vers l'eau, enlevai mes chaussures et entrai sans broncher, sans m'arrêter, dans l'eau plutôt gelée.
Quand je n'eus plus pied, je mis entièrement sous l'eau pour constater qu'avec cette pénombre, mon portable était bel et bien perdu, en plus d'être noyé. Tant pis. Je remonte à la surface et reste un moment à faire la planche. Toutes mes idées se bousculaient dans ma tête, surtout le message que m'avait envoyé Bill. Il était énervé contre moi, ça se sentait.. et il avait raison. Moi qui remettais toujours les problèmes dans mon sens...

- Quel abruti.., murmurai-je.

Je soupirai et me ré-immergeai sous l'eau. Là, je ne fis plus rien. Je laissai les vagues bruits de la mer envahir mes tympans, je fermai mes yeux et ne bougeai plus. Je restai ainsi un instant, jusqu'à ce que l'air me vint à manquer. Mais je ne bougeai pas, non. Je restai sous l'eau, sentant mes poumons se resserrer sous l'effet du manque d'air. Mon coeur se mit à accélérer, mon sang se frappait de plus en plus fort au niveau de mes tempes. Je restai pourtant, me sentant venir à bout. Pour finir, j'aspirai l'eau comme une bouffée d'air. L'eau salée pénétra mon corps pour aller se déverser dans mes poumons, ce qui eut pour l'effet de me bruler l'intérieur de la cage thoracique. Mon corps se mit à être secoué de spasmes, réflèxe du corps pour me faire remonter à la surface. Je restai encore un moment comme cela. Je sentais la mort arriver.. elle arrivait, je la voyais la faucheuse avec son habit noir..
Je finis par remonter à la surface. Je repris une énorme bouffée d'air et me senti étouffer. Je n'avais jamais toussé aussi fort de ma vie. Un peu affolé quand même, je retournai, en me noyant à moitié, vers la rive pour me retrouver à quatre pattes, à moitié sur la plage, à moitié dans l'eau. Je toussais, m'étouffais, m'étranglais... et je me sentais revivre... j'avais voulu frôler la mort, juste pour me rendre compte que la vie existait encore..

Je crachais des poumons, mes poumons tout enflammés qui maintenant me faisaient endurer une souffrance atroce. Normal, entrant en contact avec l'eau salée, cela ne leur avait pas vraiment fait de bien à ces deux là. Résultat, je m'étouffais à force de tousser. Plus je toussais, plus j'avais mal, plus j'avais besoin de tousser, ... et ainsi de suite. C'était un cercle vicieux et j'avais l'impression de ne pas pouvoir en trouver la sortie.
Mes habits trempes et alourdis par l'eau goutaient sur le sable fin et blond alors que l'eau était toujours aussi calme et que la nuit était encore là. Un peu normal d'un côté.. mais la nuit, je n'en avais que faire. Ce qui comptait maintenant pour moi, c'était de retrouver mon souffle, ce qui ne fut pas une mince chose à faire.
Un bon moment après, je réussis à me calmer quelque peu. Bien que je toussais toujours à pleine gorge (ça s'dit pas, on s'en fout ><), je me redressai et remis mes chaussures pour rentrer chez moi, m'étouffant toujours en toussant et toussant encore. Mes habits laissaient leur trace d'eau derrière mes pas. J'étais mal..
Une fois dans mon chez moi, je me débarrassai de mes vêtements, les laissant dans un coin de ma salle de bain en boule uniforme pour ensuite me prendre une douche rapide. Je ne pris pas le temps de manger, de boire ou de faire quelque chose pour mon inflammation. J'enfilai un boxer et j'allai me coucher. Je mis un moment pour m'endormir.. je crois même que je ne me suis pas du tout endormis. J'ai somnolé entre deux mondes durant toute la fin de la nuit.
Le lendemain matin, quand mon réveille sonna, j'eus une peine énorme à ouvrir mes yeux. Ils me piquaient horriblement. Après un moment de prise de courage, je me levai et allai dans la salle de bain. C'est en me voyant dans la glace que je compris.. mes yeux étaient complètement rouges, comme en sang. La cause? La fatigue et le sel de la mer... Youpiiiie. En plus, mes poumons me brulent horriblement. Je tousse encore, mais à chaque crise, c'est une douleur encore plus horrible qui s'empare de ma cage thoracique.
Je ne peux pas aller en cours dans cet état..
Mais bon je décide de jouer le bon élève et d'au moins aller donner une explication à la direction. Alors je m'habillai, je ne pris pas le temps de déjeuner, et je me rendis au lycée avec une mine qui faisait peur à voir.



Une fois arrivé à l'université, je me dirigeai vers les bureaux de la direction. J'obtiens un entretien et j'expliquai mon cas en mentant bien évidemment. Seul hic, je n'arrivai plus à parler. Dés qu'un son sortait de ma bouche, cela entrainait une brulure atroce pour mes poumons. En voyant mon état, quelques jours de "conjé maladie" me furent accordés avec recommandation d'aller à l'hôpital. Ils avaient raison, l'inflammation était surement plus grave que ce que je pensais. Ce fut donc en les remerciant que je re-sortis du bureau et que je me dirigeai en toussant vers la porte donnant sur l'extérieur...

Je venais de pousser la porte vitrée principale pour sortir et j'avais l'impression de m'être mit en opposition à un mur. Mes bras avaient flanchés. Décidément, cette baignade en pleine nuit ne fut vraiment pas une bonne idée.. Je me sens complètement ramolli, les yeux rouges sang et la gorge déchiré à force de tousser pour "atténuer" la douleur que me procuraient mes poumons meurtris. S-u-p-e-r.
Une fois dehors, le soleil me frappa de plein fouet, m'obligeant à plisser mes yeux souffrants et à baisser la tête pour éviter d'affronter les rayons. Ma marche était plutôt lente et un peu bizarre, car mon corps était un peu tordu. Une main devant ma bouche pour atténuer un nouvel étouffement, je marchais donc sans regarder où j'allais.
Je m'arrêtai subitement quand je faillis rentrer dans quelqu'un. Je terminai ma séance "étouffement-toussage" xD et redressai la tête. Je fus ébloui par la lumière du soleil et ne vit pas tout de suite que c'était mon frère qui se trouvait face à moi. Je Gémis légèrement, portant ma main sur mes yeux pour les cacher du soleil. J'espaçai petit à petit mes doigts pour laisser passer les rayons et permettre ainsi à mes yeux de s'habituer à la forte lumière du soleil.
Enfin je pus voir un peu mieux ce visage qui s'offrait à moi et il ne me fallut que très peu de temps pour voir de qui il s'agissait. Et là, par peur, je sursautai légèrement et reculai d'un pas par réflèxe. Mon coeur se mit à accélérer, ma gorge se serra pour m'empêcher de respirer correctement.
J'aurais aimé parler avant de m'en aller en courant, mais une nouvelle crise de toux arriva. Alors on y va, *theu-heu, theu-heu, theu-heu, ...* jusqu'à ce que ça se calme à l'intérieur de moi. Je pus enfin sortir un simple mot, la voix presque en sourdine à cause de l'inflammation:

- Putin...

Je re-regardai mon frère et lui fit un signe: je passai ma main devant ma gorge, comme pour imiter un couteau qui m'égorgerait. Mais c'était pour lui faire comprendre que je ne pouvais pas parler. Après cela, j'eus l'idée stupide de m'en aller, penaud, d'une marche lente, laissant place à de nouveaux étouffements et toussotements.

Ma fuite avait été assez stupide. Bill va finir par croire que je fais tout pour l'éviter alors que ce n'est pas le cas. Là, je suis simplement à moitié mourant et je n'ai pas la moindre envie de montrer cela à mon jumeau pour l'affoler et lui rajouter un problème en plus.
Mes pas étaient lents, du coup, je ne m'éloignais pas trop de l'université. J'étais encore dans les lieux, dans le parc plus précisément. Parc qui était vide, étant donné que les cours avaient commencé. Heureusement pour moi.. heureusement? T'en es sure Tom?
Je toussais toujours, d'abord doucement. Mais lus j'avançai, plus ma toux se faisait forte. Je dus m'arrêter pour tenter de me calmer mais cette fois, c'était impossible. J'avais l'impression que ma cage thoracique était resserrée dans un étau, ce qui m'empêchait de respirer convenablement. De plus, je sentais ma gorge me gratter et mes poumons me piquer fortement, ce qui me doublait le besoin de tousser. Et ainsi de suite, toujours le même cercle vicieux. Mais là, il est encore plus vicieux qu'avant...
Je ne respire plus normalement, seulement un petit filet d'air parvient à se frayer un chemin pour alimenter mes poumons. Ce n'est pas suffisant. Je commence à étouffer et là, ça me fait *TILT*.. mais ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas eu de crise. Oui je le dis, je suis asthmatique depuis plusieurs années mais je n'ai jamais eus de très grande et grave crise, rien d'alarmant. Mais là, si en plus ma trachée et mes poumons se voient enflammés, il ne faut rien de plus pour causer une crise d'asthme forte.
Cette pensée me glaça le dos et je me mis à paniquer, ce qui m'empêcha encore plus de respirer. Je toussai, m'étranglai, m'étouffai. Avec un peu d'espoir, je mis mon sac contre mon ventre pour le fouiller et peut-être trouver par grand miracle mon aérosol.. mais rien. Cela faisait tellement longtemps que ma maladie n'avait pas refait surface que je crois même que je n'en avais plus un seul "récipient".
Et là, paf, ça redouble, je tousse, je crache, je m'étouffe. Si bien que je finis par me laisser tomber à quatre pattes par terre. Je sens que mon coeur bat plus vite, le sang dans mes temps tape de plus en plus fort. Je commence à avoir peur..
Je ne dus pas attendre longtemps pour entendre une vois qui ne m'était pas inconnue, celle de Thibault.

- Eh bah Kaulitz? On tient plus sur ses jambes?

La seule réponse qu'il reçut, ce fut mes étouffements et tous les bruitages que j'émettais en m'étranglant. Thibault dut comprendre que quelque chose n'allait pas. Il devait aussi avoir un bon fond et ne devait pas être si méchant que ça, car il s'avança vers moi et s'affola directement.

- Tom? Qu'est-ce que t'as?
- V.. va cher..cher B.. Bill....
- Mais.. je..
- Vas...y...

Il n'insista pas plus et il partit en courant pour tenter de trouver mon frère. Ce n'était pas que je voulais le blesser une fois de plus, mais lui, il saura quoi faire car il comprendra surement une partie de ce qu'il m'arrive.

PDV THIBAULT
Je cours du plus vite que je peux. Cette vision de Tom entrain de s'étouffer au sol me pourchasse. Je sais que je ne les apprécie pas trop les frères Kaulitz, mais je suis pas vache au point de laisser Tom ainsi. Alors je cours, je cours, je cours. J'entre dans l'université en appelant Bill. Je demande à tout ceux que je croise si ils ne l'ont pas vu en leur disant que c'est urgent. Je fais tous les couloirs, tuos les étages... jusqu'à ce que je le vois sortir des toilettes du 2ème, l'air affolé. Il m'a surement entendu.. et je vois bien qu'il a pleuré.
FIN PDV THIBAULT

[C'est complètement HS mais sur le moment j'étais trop motivée --' Désolée =S]

HJ : Mais non, très bien comme d'habitude ma déesse xD ^^

Bill n'en pouvait plus, ses pleurs étaient de plus en plus forts. Il se lâchait totalement et il se foutait de tous les hommes qui entraient et sortaient des toilettes. Certains s'accroupissaient pour lui demander si ça allait, d'autres ricanaient ou d'autres, pire encore, le poussaient ou l'insultaient. C'était tout simplement débile mais les gens sont tellement idiots en ce temps. Le mannequin soupira profondément puis se leva, laissant son sac trainer dans un coin pendant qu'il se dirigeait vers les miroirs.

*Waïe...*

Le brun s'appuya, la tête penchée vers le bas puis essuya ses yeux d'un geste rapide de la main. Il alluma ensuite le robinet puis plissa sa main dessous pour attraper un peu d'eau et en avaler quelques gouttes. Ca lui ferait sûrement plus de bien que de mal, vu dans l'état qu'il était et la tête qu'il avait. Il s'essuya rapidement les mains avec du papier toilette puis passa son sac de cours sur une épaule avant de sortir de la pièce, l'air vraiment fatigué et comme s'il venait de se fumer un pétard. Pas cool en effet... Le pire fût quand même quand son regard croisa celui de Thibaut, manquait plus que lui...Le brun s'avança dans le sen opposé, même si ce n'était pas le chemin plus court puis accéléra le pas. Il n'était vraiment pas prêt à l'affronter, pas maintenant..

-Kaulitz!! Attends, s'te plait... c'est important.
-Laisse moi... Thibaut, tu f'ras ce que tu veux avec moi demain mais pas aujourd'hui, s'il te plait.
-Arrête, Bill, c'est ton frère qui m'envoie. Il va pas bien, faut que tu me suives immédiatement.
-Lâche moi, laisse le en dehors de ça... J'sais que tu m'aimes pas mais là, j'suis pas en état.
-Non, j't'aime pas du tout mais s'te plait! Ton frère va creuver merde!! Suis moi!

Bill se retourna imméditament vers Thibaut et immobilisa sa marche. Son regard, son visage, ses manières... Non, ce n'était pas l'homme que le mannequin avait l'habitude de voir, il se passait réellement quelque chose et aussi incroyable que cela puisse paraitre, Bill le ressentait au plus profond de lui. Il passa ses mains sur son visage en soupirant profondément puis attrapa le bras de Thibaut pour le forcer à sortir de l'université.

-Emmène moi vite!
Par là.

Et c'est de cette façon qu'une course sans fin s'enchaina. Bill courant derrière Thibaut. Qui aurait imaginé ça? Certainement pas eux en tout cas...L'androgyne se depêchait en encourageant son ennemi à faire de même. Qui aurait cru un jour que Thibaut allait venir en aide à l'étudiant?

[HJ: Toi d'abord ô Déesse ^^]

J'étais toujours affalé par terre. Je sentais mes poumons me bruler au possible, ma gorge était, elle, complètement asséchée à cause de mes étouffements et de cette crise de toux qui n'en finissait pas. Bien sure, après le départ de Thibaut, je ne restai pas longtemps tout seul. Une foule affolée se forma autour de moi, on tenta de m'aider mais non. Je refusai. Il n'y avait que Bill qui savait ce que j'avais.. personne d'autre. Alors c'est lui ou personne. Mais comme tout le monde paniquait et était décidé à m'aider, ce qui semble normal, on alla chercher rapidement plusieurs professeurs pour m'aider. Mais là encore, je me débattis faiblement contre cet aide. Non, ils ne devaient pas m'emmener, je voulais juste l'aide de mon jumeau. Un des prof, qui s'avérait être mon prof d'allemand, tenta de me raisonner en me parlant avec ma langue natale.

Bon, moi j'fais pas d'efforts pour écrire en allemand.. mais imaginez quoi ><
- Tom, Tom s'il te plait. Lève-toi.
- N.. nan...

Je parlais tout en crachant du sang, mes poumons étaient trop irrités à présent. Je toussais toujours, je ne trouvais plus d'air pour respirer convenablement.. ma crise d'asthme était plus forte que jamais.

- Tom, il faut qu'on t'emmène à l'infirmerie.
- Je.. j'veux.. pas... y a que... Bill..
- Ton frère sera prévenu après, il te rejoindra, maintenant viens avec nous.
- Non....

On me releva, je ne donnai aucun efforts, me laissant mollement porté en me débattant comme je pouvais. Je ne voulais pas aller à l'infirmerie, je n'avais besoin de personne d'autre que mon double.. personne, personne, personne!
Et là, aussi inespéré que cela puisse paraitre, j'entendis la vois de Bill crier mon prénom. Je relevai la tête et le vis, qui se frayais un passage dans la foule pour nous approcher, suivis par un Thibaut encore plus affolé qu'auparavant.

- Tomi! Laissez-moi passer.. pardon.. Tom!
- Bill....

Et là, je dus subitement retourné ma tête pour cracher à nouveau un filet de sang. Ma respiration était semblable à celle de Dark vader dans Star Wars, je ne parvenais plus à prendre suffisamment d'air. Ma tête me tournais violemment, je me sentais à bout de force...

[No comment xD]

Bill courrait comme si ça vie en dépendait. Non, sa vie en dépendait de toute façon. S'il arrivait quelque chose à Tom, il ne s'en remettrait pas, surtout après leurs derniers mots échangés. Une dispute. C'était pas génial comme "séparation". Thibaut courrait également très rapidement, le mannequin n'avait pas de mal à suivre mais n'importe qui les regardaient vraiment étonné de détaler aussi vite.
Arrivés sur le lieu du drame, Bill fut trop étonné de voir autant de monde. Tom...Ca ne pouvait pas être pour lui toute cette agitation. En général les gens s'affolaient comme ça quand c'était suffisament grave.

- Tomi! Laissez-moi passer.. pardon.. Tom!

Bill poussait tout le monde, il envoyait les gens valser plusieurs mètres plus loin tellement sa vitesse l'emportait sur tout. Sa vitesse plus sa frayeur, en effet, il valait mieux rester loin de lui. Il démontait tout sur son passage.
Il s'approcha enfin de son jumeau et constata avec effroi qu'effectivement, il faisait une crise d'asthme. Bill n'avait pas d'inhalateur et apparemment, Tom non plus puisqu'il s'en serait servi sinon. Complètement effrayé, l'androgyne se redressa et fonça sur Thibaut. Lui aussi avait cette "maladie".

-Passe le moi s'te plait.
-Mais Bill, c'est peut-être pas les mêmes doses.
-Ca lui fera sûrement plus de bien que de mal. Thibaut..C'est pas pour moi que tu l'fais..pour lui s'te plait.
-C'est bon, attends.

Thibaut s'abaissa rapidement et fouilla dans son sac pour chercher son inhalateur. Pendant ce temps, le mannequin ne cessait de se retourner pour voir son double. Il était trop inquiet et c'est à ce moment même qu'il regrettait de ne pas avoir plus de connaissances sur cette foutue maladie. Il avait rarement eu à faire à une crise pareille mais maintenant il savait que c'était beaucoup plus dangereux qu'il ne le pensait.

-Tiens.

Bill lâcha un faible merci et se retourna directement vers son frère pour lui donner. Les professeurs autour de lui ne comprenaient rien, certains tentaient même de disuader Bill mais jamais ce dernier n'attendra sagement qu'on l'emmène à l'infirmerie. C'était quand même la vie de son double qui était en jeu.

Bill stressait comme jamais. Là, la vie de son frère était en jeu et le pire, c'est qu'il voulait contrôler la situation sans savoir quoi faire. Il ferait mieux de laisser l'infirmière s'en occuper mais il craignait que les professeurs soient trop longs, ou que l'infirmière n'ait pas les capacités requises pour ce genre de crise fort prononcée. Billou se posait trop de questions, c'est vrai, mais il était possessif envers son double. Son frère, c'était SON frère.
Le jeune mannequin s'agenouilla devant son double et posa ses mains doucement sur ses genoux, tenant son poignet juste au début pour s'assurer qu'il portait bien sa main et donc cet inhalateur, jusqu'à sa bouche percée. Ensuite, il le lâcha et constata avec crainte que son reflet ne respirait toujours pas normalement. Que faire? L'étudiant commençait à trembler, il avait peur, si son Tomi ne respirait pas à nouveau correctement, il risquait vraiment de mal finir.

-Tom...écoute moi.

Le beau brun accompagna ses mots par des gestes. Effectivement, très lentement, il posa son index sous le menton de son double pour le forcer gentiment à le regarder.
Toute cette agitation n'arrangeait rien au stress que pouvait ressentir le dreadé. Son manque d'oxygène dans les poumons, le sang qu'il crachait, tout ça semblait déjà le mettre dans un état second, et c'était tout à fait normal. Mais pour cette raison, les gens qui s'étaient attroupés autour du couple de frères, devaient restés calmes.

-Respire...S'te plait, regarde moi. Il faut que tu te calmes d'accord?

Bill voulait lui adresser un sourire rassurant mais il n'y parvenait pas. Son frère manquait d'air, et pourtant, l'androgyne ressentait la même sensation d'étouffement. C'était comme si le dreadé partageait sa souffrance. Le mannequin posa ses mains sur les joues de son double et plongea son regard dans le sien. Evidemment, cet instant ne dura que très peu de temps.

- Vous voyez le résultat? Votre frère ne va pas mieux! C'est à se demander si vous lui souhaitez la mort!

La chose à ne pas dire. Comment osait-il dire quelque chose d'aussi horrible. Bill souhaitait le meilleur pour son frère, il lui souhaitait les meilleures choses et cet enfoiré prétentait le contraire. Sans se contrôler, le mannequin se redressa et lui fonça dessus, les poings serrés. De plus, le professeur s'avançait pour attraper Tom. Hors de question.

-Le touchez pas!
-Bill, laisse nous maintenant...
-Putain mais laissez nous tranquille!!!

Bill commençait vraiment à péter un câble..Il ne se contrôlait plus et ce, malgré le regard menaçant des professeurs. C'est simple, jamais Bill n'avait parlé aussi mal et aussi agressivement. Quand il s'agissait de son double, l'androgyne ferait n'importe quoi. Voyant que le professeur allait l'attraper pour le repousser, Bill se dégagea et fonça sur son double, se jetant littéralement à ses pieds pour que leur visage soit à la même hauteur.

-Tomi, j't'en prie... qu'est ce que j'dois faire..?

Bill priait intérieurement pour que Tom lui réponde rapidement. S'ils attendaient trop longtemps pour agir, ça deviendrait impossible à gérer et ça n'était pas un risque à prendre, la vie du dreadé était en danger. Quand ce dernier leva sa main pour poser son index sur son front, l'androgyne ne comprit pas tout de suite. Pourquoi est ce qu'il faisait ça? Mais la suite était encore plus incompréhensible pour Bill. Un index sur son front, puis ce même index et un majeur sur les lèvres de son double.
Le mannequin regarda tout autour de lui, son regard montrait sa détresse. Tout était flou autour de lui, c'était comme si tout marchait au ralenti, les sons étaient peu perceptibles et les voix des gens étaient graves, trop graves. Comme dans les films où un personna s'apprête à tomber dans les pommes. Mais d'un coup, comme par magie, tout s'éclaira.

Flash Back.

Les deux bambins tout juste âgés de 6 ans jouaient dans leur chambre. Commune oui. A vrai dire, ça n'était pas prévu mais les deux frères refusaient de dormir séparement et ils étaient capables des pires crises de colère pour obtenir ce qu'ils voulaient.
Quoi qu'il en soit, Tom et Bill jouaient tranquillement, riant aux éclats jusqu'à ce que le petit brun s'écroule sur son frère à cause d'un train éléctrique qui trainait. Le blond se mit à rire tout en serrant son frère tout contre lui. Bill nicha sa tête dans son cou.

-T'as mal Tomi?
-Non..
-Je t'aime, dit-il en se redressant.
-Moi aussi.

Tom passa sa main sur le front de son frère, pour caresser doucement ses cheveux. Puis finalement, il l'effleura avec son index, et pendant ce temps, Billou toucha ses lèvres. C'était venu tout naturellement en fait. L'androgyne lui sourit tendrement et en même temps, ils prononcèrent cette même phrase.

-Toi et moi, c'est pour toujours.

Et depuis, les deux jeunes hommes tenaient leurs paroles.

Fin Flash Back.

Bill hocha donc vivement la tête après avoir brièvement essuyé les larmes de son frère. Il n'y avait vraiment pas de temps à perdre maintenant. L'androgyne se redressa rapidement et poussa les élèves les plus curieux et ceux qu'ils detestaient le plus. C'était d'ailleurs un excellent moyen de se défouler pour tout ce qu'il avait subit à cause de ces personnes là.

-Partez... S'il vous plait. Je connais mon frère mieux que tous ici alors écoutez moi.
-Bill, on ne te laissera pas jouer comme ça avec la vie de ton frère.
-Je ne joue pas Monsieur. Si vous restez ici, tout sera de votre faute.

Les larmes de Bill commençaient à couler le long de ses joues creuses. Ce geste enfantin, cette confiance que lui accordait son double. Tout le touchait énormément. L'androgyne était tremblant mais il savait qu'il pouvait réussir...que son reflet survivrait à cette crise. Et heureusement, quelques personnes décidèrent de partir, lançant quand même un dernier regard curieux.
Le professeur lui, soupira d'agacement.

-Je reste pas loin...Allez...Reculez!!

Bill lui lança un regard reconnaissant puis retourna vers son frère pour l'embrasser furtivement sur sa joue et lui caresser les joues. Le regard noyé dans le sien, l'androgyne faisait passer à son double, tout ce qu'il ressentait. Sa peur, sa joie d'avoir retrouvé ce petit geste, sa joie d'avoir toute sa confiance...

-Respire bien Tom...Ca va aller.

La voix de Bill était calme, juste pour ne pas l'affoler un peu plus. Il y avait eu assez d'agitation comme ça autour de lui pour que le mannequin en rajoute une couche.